Cela faisait bien longtemps que cette idée occupait mon
esprit : avoir une relation sexuelle avec une autre femme. Au départ, je
m'étais dit qu’il ne s’agissait que d’un simple fantasme, né je ne sais trop
comment, mais, au fil du temps, cela était devenu une véritable obsession, un
désir occupant mon esprit continuellement et peuplant régulièrement mes rêves.
Pourtant, étant parfaitement épanouie, dans tous les sens du terme, avec
l’homme partageant ma vie depuis 10 ans, je savais que je n’étais pas lesbienne
et je me souvenais d’un temps, pas si lointain, où je ne comprenais pas que
l’on puisse avoir une attirance physique pour une personne du même sexe. Bien
sûr, un peu comme beaucoup, j’avais eu des copines lesbiennes ou
bisexuelles et j’avais abordé assez souvent ce sujet avec elles, écoutant
leurs confidences, imaginant, tant bien que mal, leurs ébats, mais sans jamais
éprouver le moindre désir de tenter l’expérience. Puis le temps avait passé.
J'avais perdu mes copines de vue, partant chacune sur des chemins différents,
et avait rencontré ma moitié, un homme bon et généreux, avec lequel j'étais
totalement épanouie... jusqu'à ce que cette envie subite s'empare de moi.
Notre couple étant basé sur la confiance, j’avais fini par
lui parler de mon obsession, non sans une certaine crainte de sa réaction. Au
final, je fus agréablement surprise, non seulement par sa compréhension, mais
aussi par sa volonté de m’accompagner, du mieux qu’il le pourrait, dans la
réalisation de mon fantasme. Bien sûr, je sais ce que vous allez penser :
tous les hommes rêvent de voir deux femmes faire l’amour entre elles et, sans
doute, y-a-t-il une part de vérité en cela. Pourtant, concernant mon homme,
cela n’était pas le cas. Il m’expliqua qu’il ferait tout pour m’aider, mais qu’il
ne souhaitait pas, en revanche, être présent le jour où j’assouvirai enfin mon
désir. Mais, bien que forte de son soutien, je me rendis vite compte qu’il ne
serait pas si simple de satisfaire mon rêve. Outre le fait d’assumer
complètement mon envie, il me fallait aussi trouver la bonne partenaire et je
ne savais pas trop comment m’y prendre, ni où chercher. Je passai du temps, de
longues heures, sur différents sites spécialisés sur INTERNET, trouvai
facilement des personnes traitant du sujet, certaines me faisant des
propositions, mais je ne me voyais pas faire une telle expérience avec une
parfaite inconnue. Cependant, je me sentais de plus en plus excitée, de plus en
plus prisonnière de mon désir et, alors que je commençais à désespérer, une
porte s’ouvrit enfin à moi sans que je m’y attende.
Un vendredi après-midi, alors que je quittais mon travail
très tôt, RTT oblige, Aline, une de mes collègues, me proposa d’aller profiter
de la douceur printanière à la terrasse d’un café, proposition que j’acceptai bien
volontiers et sans aucune arrière-pensée. Elle était très jolie, rigolote et
nous nous entendions bien, mais elle était mariée et je n’imaginais pas, une
seule seconde, qu’il puisse y avoir quelque chose entre nous. Alors que nous
discutions de choses très variées, pas toujours des plus intéressantes, je
remarquai qu’elle répondait régulièrement à ce que je supposai être des SMS.
-
Ton mari est toujours aussi amoureux ! dis-je en riant.
-
Oui, sauf que, pour le coup, il ne s’agit pas de lui, mais de mon amant
virtuel !
Ce fut au tour d’Aline de rire aux éclats en voyant la
mine dubitative que j’affichai.
-
Ne fais pas cette tête ! C’est purement cérébral… mais qu’est-ce c’est
bon !
Jusqu’à ce jour, je n’avais jamais abordé, avec elle, de
sujet traitant de sexe, de près ou de loin, et, l’effet de surprise passé, je
sentis un trouble certain me gagner.
-
Qu’entends-tu exactement par virtuel ? demandai-je presque dans un
murmure.
- Un homme avec qui
j’ai des échanges très sulfureux par courriels, texto ou messageries
instantanées !
-
Et ton mari est au courant ?
-
Bien sûr que non ! Mon amant est mon jardin secret !
-
Et comment l’as-tu rencontré ?
-
Sur un forum où il y a, entre autres choses, des publications de récits
érotiques. C’est en le lisant que j’ai eu une envie irrépressible de faire plus
ample connaissance avec lui… Et je ne le regrette vraiment pas !
Aline jeta un coup d’œil à sa montre, sembla réfléchir un
court instant, puis me lança :
-
Il est encore très tôt ; nos hommes ont quelques heures de travail devant
eux ; veux-tu venir chez moi ? Je te montrerai le site en question.
-
J’avoue que tu as piqué ma curiosité.
-
Alors c’est dit ! Je paye les consommations et on y va !
Arrivées chez elle, Aline mit d’abord un café à couler,
puis installa une chaise pour moi devant un bureau en teck et alluma son
PC. Elle lança son navigateur, en mode privé, et afficha un site aux couleurs
roses ; après s’être loguée, elle alla directement sur la page des récits
érotiques.
-
Voici tous ses textes, me dit-elle après quelques clics rapides. Je te laisse
en lire quelques-uns, le temps que je me mette à l’aise et nous serve un café.
Je me lançai dans la lecture, d’abord intriguée,
curieuse, puis de plus en plus excitée. A présent, je comprenais mieux qu’Aline
puisse avoir certaines envies, tant la façon d’écrire de cet inconnu me
transporta aisément dans son monde de plaisir. Perdue dans mes lectures, j’en
oubliai presque le temps qui passait et le lieu où je me trouvais et sursauta
quand ma collègue refit irruption dans le salon.
-
As-tu lu des choses passionnantes ? me demanda-t-elle en posant deux
tasses de café sur le bureau.
Aline s’était effectivement mise à son aise : elle
avait retiré tous ses vêtements pour revêtir un tee-shirt long, sans doute à
son mari, qui la couvrait jusqu’à mi-cuisses. Venant juste de
terminer un récit traitant, comme par hasard, de mon fantasme, la vue de ma
collègue, ainsi accoutrée, porta à son comble le trouble qui m’habitait.
-
Oui, répondis-je d’une voix un peu trop rauque et en tentant de détacher mon
regard de ses jambes délicieusement hâlée.
-
Et qu’en penses-tu ? me demanda-t-elle en s’asseyant près de moi.
-
Sa façon d’écrire est particulièrement envoûtante. C’est un romancier ?
-
Il tente de le devenir ; il a écrit un premier roman et cherche un
éditeur.
-
Au vu du peu que j’ai lu, j’imagine, sans peine, qu’il devrait en trouver un
rapidement.
-
Je te sens troublée ? me dit-elle en m’observant attentivement.
Qu’étais-tu en train de lire ?
Elle se pencha sur l’écran et, son tee-shirt étant très
ample en plus d’être long, je pus voir que sa poitrine n’était pas prisonnière
d’un soutien-gorge. Entre mes cuisses, je sentais parfaitement s’installer une
forte humidité ; ma gorge se noua brutalement et mon désir monta en
flèche. Pour la première fois, je sortais de mon fantasme, pour désirer ardemment
une personne physique, ma collègue de travail. Mon esprit s’emballa et, presque
comme dans un rêve, je posai une main sur son genou. Son regard se planta
aussitôt dans le mien ; elle n’avait pas sursauté, n’avait pas esquissé le
plus petit mouvement de recul, se contentant simplement de me regarder, les
yeux brillants.
Interprétant ses signes comme étant une forme
d’approbation, je fis remonter ma main vers l’intérieur de sa cuisse, me
surprenant d’être capable d’une telle hardiesse. Je n’osais dire un mot, de
peur de rompre cet instant magique et, avec une certaine lenteur, j’approchai
mon visage du sien. Mon cœur se mit à battre si fort, que j’eus l’impression
que l’on pouvait l’entendre résonner dans toute la pièce ; il me sembla
éclater en un splendide feu d’artifice, lorsque mes lèvres goûtèrent aux
siennes. A peine nos langues se rencontrèrent-elles, que je me sentis partir
dans un monde de délices enivrants ; c’était le premier baiser que
j’échangeais avec une femme et, tout aussi surprenant cela puisse être, je le
trouvai plus doux, plus suave, plus sensuel que tous ceux que j’avais connu
avec des hommes.
Aline se leva brusquement et j’eus peur, un bref instant,
qu’elle ne se ressaisisse, qu’elle ne me repousse, qu’elle me dise qu’elle
avait succombé à un moment d’égarement, qu’elle ne mangeait pas de ce pain-là.
Au lieu de cela, elle enleva son tee-shirt et m’offrit la vue de sa nudité dans
toute sa splendeur ; seule son intimité restait voilée par un tanga noir
en fine dentelle. Elle s’approcha de moi, posa ses mains autour de ma tête et
livra à mes baisers son corps sentant la lavande. Elle frissonna au contact de
mes lèvres, soupira sous la douceur de mon souffle ; ses mains me
caressaient tendrement les cheveux. Je quittai mon siège pour m’agenouiller
devant elle. Je fis courir ma langue sur ses cuisses, l’une après
l’autre, et arrivai au niveau du tanga. C’est alors qu’elle me fit me
relever ; son regard était aussi troublé par le désir que devait l’être le
mien. Avec des gestes d’une infinie douceur, elle dégrafa mon chemisier, fit
sauter la bretelle de mon soutien-gorge et fit se dresser mes tétons de la
pointe de sa langue. Lentement, ses lèvres glissèrent plus bas, s’arrêtèrent
sur mon nombril. Elle déboutonna ma jupe qui tomba très vite à mes chevilles ;
son visage se plaqua contre mon string.
-
Tu sens bon, me dit-elle.
A mon tour, je me mis à genoux ; à nouveau, nos
lèvres se scellèrent. Ce baiser fut bien plus fougueux que le premier, encore
plus délicieux. Sans vraiment m’en rendre compte, nous nous retrouvâmes
complètement allongées sur le sol, moi sur elle, continuant à profiter du jeu
de sa langue. Nos corps se trémoussaient ; nos seins s’entrechoquaient en
des frôlements qui électrisèrent mes sens. N’y tenant plus, je lui retirai son
tanga et plongeai sur sa féminité tout aussi humide que la mienne. Je trouvai
le contact très doux et la liqueur divine. Plus ou moins adroitement, ma langue
s’infiltra plus loin entre ses grandes lèvres, pénétra son antre et je me
sentis transportée au Paradis en entendant ses premiers râles de plaisir. Je
m’attaquai alors à son clitoris, gonflé de désir, et me mis à le
lécher goulûment faisant danser le corps d’Aline à un rythme de plus
en plus soutenu, de plus en plus endiablé et lui tirant des gémissements plus
prononcés.
Alors qu'elle était aux portes de l'orgasme, elle me
repoussa, me fit m’allonger sur le dos, retira mon string et ses doigts
s’insinuèrent dans mon intimité pour me caresser avec une grande douceur ;
très vite, je ressentis comme de petites décharges électriques et se fut à mon
tour de gémir, de valser sous la douceur du contact. Je sentis se soulever une
grande vague en moi et elle arrêta sa caresse, pour se rallonger sur le
dos, en face de moi. Nos jambes s’entremêlèrent, nos vagins se rencontrèrent,
nos grands lèvres se joignirent ; je perdis complètement la tête, le
contrôle de mon corps et me laissai aller à ce nouveau plaisir, aux contacts de
nos vulves, de nos clitoris. Mes hanches ondulèrent au même tempo que celles
d’Aline et très vite, trop vite, je sentis un raz-de-marée se soulever dans le
creux de mon ventre. Mes poings se crispèrent, mes muscles se tendirent, ma
bouche s’ouvrit en grand : je criai mon orgasme en même temps qu’elle
laissait exploser le sien.
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